Annexes du livre

Chauvel L., 2016, La spirale du déclassement. Essai sur la société des illusions, Paris, Seuil.

 

Ce que j’aime dans les sciences, c’est la réplicabilité : équipés de quelques instruments idoines, il doit être possible de vérifier les points essentiels d’un logos scientifique, tout comme le pendule de Foucault peut se refaire à la maison, ainsi que les observations de Galilée.

On raconte aux débutants en sociologie et en sciences économiques que maintenant, on ne peut publier d’articles scientifiques dans des revues décentes (des publications scientifiques internationales revues par des pairs, et dont le facteur d’impact dépasse zéro virgule quelque chose) sans remettre ce que l’on appelle dans la douce langue de Shakespeare dans sa flexion scientifique les « replication files », les « fichiers de réplication ». Peut-être la situation est-elle plus acceptable en sciences économiques (et dans les domaines proches des miens je vois qu’il n’en est rien) mais mon expérience personnelle est qu’en sociologie presque personne ne se soumet à l’idée et à la pratique de se faire vérifier par les pairs, au risque de leur laisser des données et les intuitions qu’ils pourraient réutiliser. Souvent, cette absence de réplicabilité repose sur l’argument de la confidentialité des sources, parfois remises à un chercheur particulier, pour une tâche précise, par une institution pourvoyeuse de données spécifiques dont elle dispose du monopole (ce peut être l’INSEE, Eurostat, etc.). Pour vérifier le travail des collègues, il s’agirait alors de se lancer dans la démarche administrative, la paperasse et la patience institutionnelle des auteurs précédents, puis de refaire tout le travail de recodage, d’harmonisation, tout ce labeur d’arrière-salle (cela s’appelle back office) qui sont en général tenus à peu près secrets, des secrets de Polichinelle qui n’intéressent personne, sauf exception (Reinhart, Carmen M.; Rogoff, Kenneth S. (2010). "Growth in a Time of Debt". American Economic Review 100 (2): 573–78. doi:10.1257/aer.100.2.573).

La belle affaire : lorsque les données sont un peu protégées, cela permet de dire à peu près tout ce que l’on veut. C’est pourquoi, pour ma part, je préfère travailler sur des données que tout le monde connaît pour valider des résultats nouveaux et laissés jusqu’alors inaperçus. Comme Galilée, je préfère le ciel auquel tout le monde a accès, et observer à la lunette la dance des satellites de Jupiter. Vous n’y croyez pas ? Alors regardez par vous-même ! Personnellement, je considère qu’un « résultat » que je ne pourrais retrouver par moi-même, pour une raison ou une autre, ne mérite guère que le nom d’« assertion ».

 

Je m’efforce ci-dessous de remettre aux collègues ou autres personnes intéressées une partie du matériau. Je précise qu’une partie de ce travail et des calculs sous-jacents exige l’utilisation du logiciel statistique STATA, peut-être le plus commun dans la profession. Le souci est son cout : quelques centaines d’euros. Ethiquement, je ne trouve pas correct de proposer à des étudiants de débourser cette somme, ou sinon de faire appel à une version copyleft. Donc plus tard si j’en ai le temps, je m’efforcerai d’en proposer une version R (un logiciel gratuit, assez complexe en réalité, mais susceptible d’être installé sur la plupart des ordinateurs). Ultime souci : la redistribution des données, lorsqu’il s’agit de « micro-données » fondées sur des ménages ou des individus.

Plusieurs cas de figure se présentent :

1- les données américaines (sauf problème immédiat de confidentialité et d’identification d’individus, tout ce qui est payé par le public, comme le Census Bureau américain, doit pouvoir retourner au public – pas mal non ? ) distribuées par IPUMS : inscrivez-vous ici (https://www.ipums.org/) et au travail (créez des extraits de microdonnées à télécharger sur votre ordinateur, et exécutez mes programmes STATA).

2- les données internationales harmonisées par IPUMS : même cas de figure.

3- les données internationales harmonisées par Luxembourg Income Study LIS. Les microdonnées (les fichiers source harmonisés) ne peuvent pas circuler en dehors des bureaux du LIS. La logique est d’envoyer des programmes STATA ou R qui sont exécutés par un robot qui vous renvoie le listing des résultats. Inscrivez-vous ici (http://www.lisdatacenter.org/) et suivez le mode d’emploi de LISSY (dont l’installation de Java) et exécutez en ligne les programmes STATA que je propose.

4- les données de l’INSEE dans l’onglet « fichiers-detail » http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/fichiers-detail.asp : comme (1)

5- les données de l’INSEE, Eurostat, etc. etc. Il convient de passer par des centres d’archives ou des démarches administratives de contrôle a priori. C’est en général long et fastidieux, destiné à calmer les jobards, à dissimuler que la qualité des données n’est pas vraiment terrible ou à protéger quelques corporations. Tout ce travail de contrôle des collègues est du temps en moins pour le reste, qui est vraiment utile (harmonisation des données sur plusieurs années, amélioration du service, détection de soucis, etc.). Bref, c’est mal engagé pour vous proposer les micro-données, car, dans ces cas-là, je me mettrais en faute vis-à-vis des contrats que j’ai signés si je vous transmettais les sources. Qu’ai-je fait alors ? J’ai généralement créé un fichier agrégé, avec chaque fois au moins 50 personnes par cellule de la table d’agrégation, pour que jamais vous n’ayez accès aux microdonnées mais qu’en revanche vous puissiez obtenir une approximation (un proxy) du résultat publié.

Veuillez apprécier…

 

 

 

 

 

Chapitre 1

 

Graphique 1.1. Courbe de Lorenz du revenu (niveau de vie) et du patrimoine – France 2010

 

Tableau 1.1. L’ordre pharaonique

 

Graphique 1.2. Strobiloïde du revenu et du patrimoine en Euros 2010

 

Graphique 1.3. Indice des prix des maisons (real housing price index) en lignes à points et indice de niveau de vie des ménages (lignes fines) dans six pays (valeur 100 en 2000)

 

Tableau 1.2. Revenu, patrimoine et plus-values (en euros et en %), par groupes de déciles et de centiles du niveau de vie – France euros 2010

 

Graphique 1.4. Élasticité généralisée (logitrank) mesurant l’intensité de la reproduction socio-économique intergénérationnelle et coefficient de Gini

 

Chapitre 2

 

Tableau 2.1. Niveau de vie (en kilo-euros 2014 par unité de consommation) et définition de la hiérarchie des groupes sociaux et catégories modales correspondantes parmi les 25 à 54 ans

 

Graphique 2.1. Salaire net annuel moyen des professions intermédiaires de 1950 à 2010 (euros 2010) (hommes et femmes ensemble)

 

Graphique 2.2. Rapport entre le salaire net des professions intermédiaires et celui des ouvriers

 

Graphique 2.3. Progression du revenu réel disponible net dans le ménage par unité de consommation par catégorie socioprofessionnelle d’emploi (niveau 100 = revenu moyen 2010)

 

Graphique 2.4. Rapport de revenu des professions intermédiaires à la moyenne des ménages – revenu disponible net dans le ménage par unité de consommation

 

Graphique 2.5. Taux de chômage par catégorie socioprofessionnelle 1962-2011

 

Graphique 2.6. Part des différentes catégories socioprofessionnelles dans la population active 1962-2011

 

Graphique 2.7. Part des diplômés de différents niveaux en emploi cadre ou profession intermédiaire 1962-2011 (population âgée de 25 à 34 ans)

 

Graphique 2.8. Pourcentage empirique et théorique (sous hypothèse de maintien de la valeur des diplômes depuis 1982) de cadres et professions intellectuelles supérieures (CPIS=classes moyennes supérieures) et de CPIS et professions intermédiaires (CPIS-PI = classes moyennes supérieures et intermédiaires)

 

Chapitre 3

 

Figure 3.1. Les étapes de la socialisation

 

Figure 3.2. Le diagramme de Lexis

 

Graphique 3.1. Niveau de vie (revenu disponible net par unité de consommation) en euros constants 2014

 

Graphique 3.2. Progression cohortale du niveau de vie selon le modèle APCT

 

Graphique 3.3. Effet de la cohorte de naissance sur le prestige selon le diplôme – résultat du modèle APCT

 

Graphique 3.4. Effet de la cohorte de naissance sur le score de mobilité ascendante du père aux enfants – résultat du modèle APCT sans contrôle par le diplôme et l’origine sociale

 

Graphique 3.5. Effet de la cohorte de naissance sur le score de mobilité ascendante du père aux enfants – résultat du modèle APCT – effet net avec contrôle par le diplôme et la position sociale des parents

 

Tableau 3.1. Exemple de canton-villes hiérarchisés selon les catégories sociales salariées de leurs résidents en sous-groupes hiérarchisés

 

Graphique 3.6. Score moyen de prestige du lieu de résidence par catégorie socioprofessionnelle et classe d’âge en 1999 et en 2011

 

Graphique 3.7. Score moyen de prestige du lieu de résidence par diplôme et classe d’âge en 1999 et en 2011

 

Tableau 3.2. Variation nominale du prix au m² des appartements anciens par département – dernier trimestre 2015 par rapport au dernier trimestre 2008

 

Graphique 3.8. Répartition de l’accès à l’Assemblée nationale par classe d’âge de 1981 à 2012 (densité pour 100 000)

 

Graphique 3.9. Le « folium de Descartes » de l’anomie, selon la cohorte

 

Graphique 3.10. Progression cohortale du taux de suicide masculin en France selon le modèle APCD

 

Chapitre 4

 

Graphique 4.1. Courbes d’incidence de la croissance des années 1980-1984 à 2005-2009 par centile du revenu global (en %)

 

Graphique 4.2. Répartition de la population française dans les groupes de déciles globaux de 1960 à 2010

 

Graphique 4.3. Centiles relatifs globaux moyens par centiles de la population française

 

Figure 4.1. L’espace social en diamant du XXIe siècle

 

Tableau 4.1. Le temps de rattrapage

 

Graphique 4.4. Journées individuelles non travaillées (JINT) en milliers en moyenne sur dix années échelle logarithmique

 

Figure 4.2. La spirale des inégalités et de la mobilisation sociale

 

Graphique 4.5. Inégalité (part du revenu national détenue par le millième des Français les plus riches) et mouvement social (milliers de journées de grèves) des années 1860 à nos jours

 

Chapitre 5

Graphique 5.1. La projection du désastre selon le Club de Rome

 

Graphique 5.2. Le modèle non linéaire des ressources et des coûts

 

Graphique 5.3. La perspective du redressement